Fiche d’information éditée par le Docteur Frédéric Duroure, mise à jour le 21/01/2009.
La lipoaspiration également appelée liposuccion, permet de supprimer définitivement
les surcharges de graisse localisées. Elle a pour objectif une amélioration de
la silhouette en traitant des zones de dépôts graisseux qui ne disparaissent
pas malgré un régime alimentaire ou la pratique d’exercice physique. Elle ne
remplace pas un amaigrissement et ne constitue pas un traitement de l’obésité.
Les zones de surcharges de graisse localisées sont liées à un nombre
important de cellules graisseuses qui s’est constitué pendant la croissance
et qui reste stable à l’âge adulte. La lipoaspiration va diminuer ce
surnombre de cellules graisseuses, le résultat sera définitif compte
tenu du fait que les cellules restantes n’ont pas la capacité de se multiplier.
Une amélioration de l’hygiène de vie avec stabilisation pondérale est
fondamentale pour pérenniser le résultat.
Les principales localisations traitées par lipoaspiration sont l’abdomen,
les régions lombaires, la culotte de cheval, la face interne des cuisses
et des genoux, le visage (ovale et double menton)…
La qualité de la peau conditionne le résultat car elle doit se rétracter
et s’adapter à la nouvelle silhouette. L’aspect de la peau peut être
amélioré par la rétraction cutanée secondaire à une lipoaspiration superficielle.
Lorsqu’il un excès cutané notable, la lipoaspiration n’est pas indiquée
car elle va aggraver la distension de la peau.
La lipoaspiration malgré son extrême banalisation, reste une intervention
chirurgicale qui doit être effectuée par un chirurgien qualifié et exerçant
dans une structure accréditée pour ce type de chirurgie.
Avant l’opération :
Comme avant toute opération de chirurgie plastique ou esthétique, une
réflexion personnelle et une information complète sur le résultat envisageable
et les risques de l’opération sont primordiales. Le délai légal minimal
de réflexion est de 15 jours, en sachant qu’en pratique il est plus long
afin de prendre le temps de la réflexion. Plusieurs consultations sont
nécessaires avec le chirurgien, des cas cliniques peuvent être montrés
afin d’évaluer les résultats.
Lorsqu’il existe une surcharge pondérale importante, un amaigrissement
devra être effectué au préalable.
En cas d’anesthésie générale ou d’anesthésie locale approfondie par des
tranquillisants, une consultation d’anesthésie doit être faite au plus
tard 48 heures avant l’opération. Des examens complémentaires peuvent
être demandés par le médecin anesthésiste.
Les médicaments qui augmentent le saignement ne doivent pas être pris
10 jours avant et après l’opération, il s’agit principalement de l’Aspirine,
des Anticoagulants, des Anti-inflammatoires.
L’opération :
Durée opératoire : 1 à 2 heures.
Anesthésie : locale, locale
approfondie, générale.
Hospitalisation : ambulatoire à 2 jours.
Le type d’anesthésie dépend de l’importance et du nombre de localisations
traitées. Il peut s’agir d’une anesthésie locale (lipoaspiration très
localisée), d’une anesthésie locale approfondie par des tranquillisants
administrés par voie intra-veineuse, ou d’un anesthésie générale.
La lipoaspiration consiste à effectuer une ou plusieurs incisions de
4 mm au niveau de la localisation à traiter, celles-ci sont dissimulées
au niveau du nombril pour le ventre, du pli fessier pour la culotte de
cheval. Les cellules graisseuses sont enlevées par aspiration de façon
harmonieuse et régulière, en utilisant des canules mousses de faible
diamètre (3, 4, 5, plus rarement 6 mm). La quantité de graisse enlevée
est adaptée à la localisation et à la qualité de la peau.
Des fils résorbables ou non résorbables sont mis en place au niveau des
cicatrices. Un vêtement compressif (lipopanty, gaine abdominale…) est
mis en place en fin d’intervention.
Les suites opératoires :
Le temps de récupération après une lipoaspiration est fonction du nombre et de l’importance des localisations traitées. |
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Les douleurs sont généralement peu importantes, bien calmées par un traitement antalgique. |
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Il existe des ecchymoses (bleus) au niveau des zones traitées qui vont disparaître en deux à trois semaines. |
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Il existe un œdème (gonflement) qui ne permet pas d’apprécier le résultat les premières semaines. |
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La peau va mettre 3 à 6 mois pour se rétracter et se réadapter à la nouvelle silhouette. |
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Le vêtement compressif est à porter jours et nuits pour une durée de 6 semaines. Une hydratation cutanée par crème est nécessaire pendant toute cette durée. |
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La prévention des risques de phlébites est assurée par la prescription de bas de contention, pouvant être associé en fonction des cas à des injections d’anticoagulant. |
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Les fils sont soit résorbables, soit retirés 2 semaines après l’intervention. |
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L’arrêt de l’activité professionnelle est généralement de 2 à 7 jours, en fonction du type d’intervention effectuée. |
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La reprise des activités sportives se fait progressivement deux à trois semaines après l’intervention. |
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La protection des zones traitées du soleil est nécessaire le premier mois. |
Insuffisance de correction. |
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Asymétrie : elle peut exister initialement, on l’évitera par la mesure du volume enlevé au niveau de chaque côté. |
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Irrégularités, vagues : elles sont liées à une mauvaise rétraction cutanée ou à une lipoaspiration trop superficielle. Leur prévention nécessite l’utilisation de canules de faible diamètre et la pratique d’un geste chirurgical adapté à la qualité de la peau. |
Ces imperfections de résultat sont peu fréquentes en pratique. Elles
sont généralement accessibles à une « retouche » chirurgicale qui sera
effectuée au moins 6 mois après l’intervention, le plus souvent sous
anesthésie locale.
Les complications envisageables :
Risques anesthésiques: lors de consultation pré-opératoire, le médecin anesthésiste informera le patient des risques anesthésiques. Les techniques, les produits anesthésiques et les méthodes de surveillance ont fait d’immenses progrès ces vingt dernières années, offrant une sécurité optimale, surtout lorsque l’intervention est effectuée en dehors de l’urgence et chez une personne en bonne santé. |
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Risques thrombo-emboliques : les risques de phlébite ou d’embolie pulmonaire sont rares en raison d’une prévention adaptée comprenant un lever précoce, le port de bas de contention anti-thrombose et éventuellement un traitement anticoagulant. |
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Les saignements : sont rarement importants sauf s’il existe des antécédents de trouble de la coagulation ou un nom respect des médicaments à arrêter avant l’opération. |
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L’hématome, l’épanchement lymphatique : sont très rares, ils bénéficient d’une évacuation par ponction. |
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L’infection : est très rare lorsque l’intervention est effectuée dans des conditions normales et que les soins et les consignes sont respectées. |
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Risques de nécrose cutanée localisée sont exceptionnels et ne devraient plus être observés. |
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Perturbations métaboliques : elles ont été décrites pour des lipoaspirations quantitativement déraisonnables, qui ne doivent pas être pratiquées. |
Au total, il ne faut pas surévaluer les risques, mais seulement prendre
conscience qu’une intervention chirurgicale, même apparemment simple,
comporte toujours une petite part d’aléas.